Contrôle de l’eau potable

Le contrôle sanitaire de l’eau potable est maintenu en France. Il s’agit d’une mission prioritaire.

Toutefois au vu du confinement imposé par l’Etat, des adaptations ont été demandées au laboratoire.

Lorsque les points de prélèvements habituels pour les analyses ne sont plus accessibles (écoles, EPHAD, domicile de particuliers), il est demandé au laboratoire de se reporter sur les lieux à proximité encore autorisés à ouvrir (mairies, commerces alimentaires, banques, bureaux de tabac et distribution de la presse, stations-services) tout en respectant les gestes barrières et de distanciations sociales. Des prélèvements chez les particuliers sont toutefois encore possibles.

Les conditions sanitaires seront suivis pas les préleveurs de CARSO.

Pour information, vous trouverez ci-dessous les recommandations de la DGS sur le traitement de l’eau qui vont être rappelées à l’ensemble des producteurs et distributeurs d’eau potable sur le département :

L’OMS rappelle que la présence de coronavirus dans les ressources EDCH est peu probable et que des mesures simples peuvent être prises pour améliorer la sécurité sanitaire de l’eau : il s’agit de mesures au niveau de la protection de la ressource en eau, du traitement de l’eau et du stockage de l’eau à domicile.

Au sein des usines de potabilisation de l’eau, les procédés de filtration et de désinfection (notamment chloration et désinfection UV) devraient inactiver le Covid-19. Afin de s’assurer d’une désinfection efficace, l’OMS préconise une concentration résiduelle en chlore en sortie d’usine d’au moins 0,5 mg/L pendant un temps de contact d’au moins 30 min à un pH inférieur à 8,0, soit un CT de 15 mg.min/L en production à adapter en fonction des temps de contact et des concentrations en chlore (par exemple une concentration résiduelle en chlore en sortie d’usine de 0,3 mg/L nécessite un temps de contact d’au moins 50 minutes). Par ailleurs, un résiduel de chlore devrait être maintenu dans le réseau de distribution. L’OMS rappelle également que lorsque la filière de traitement n’est pas adaptée, d’autres méthodes à domicile peuvent être utilisés, notamment celle de faire bouillir l’eau avant utilisation.

Aussi, pour les usines de potabilisation de l’eau équipées de procédés de filtration ou de désinfection, un rappel du respect des niveaux de filtration ou de désinfection de l’eau devrait être suffisant pour garantir la sécurisation de la distribution de l’eau.

Cas particulier des unités de distribution non chlorées :

–          L’avis de l’OMS précise que le Covid-19 est sensible aux opérations de désinfection et d’oxydation ; il n’y a donc pas lieu d’imposer la mise en place de traitement supplémentaire faisant appel à du chlore notamment dès lors qu’une opération de désinfection est en œuvre ;

–          Les eaux ne faisant pas l’objet d’un traitement de désinfection doivent justifier d’une bonne protection naturelle et ne sont donc pas sensibles aux pollutions d’origine microbiologique. Si tel n’est pas le cas, il convient de prévoir des chlorations qui peuvent être réalisées par l’ajout de berlingots d’eau de javel ou de galets d’hypochlorite de calcium dans les réservoirs. En effet, ces unités de distribution sont plus généralement dans des milieux ruraux avec des réservoirs ayant des capacités de stockage supérieures à une journée. Une surveillance régulière, avec des mesures du chlore résiduel dans l’eau en sortie des réservoirs, doit alors être mise en place ;

–          Si besoin, la diffusion de consignes de traitement à domicile, telles qu’évoquées par l’OMS dans son avis, peut être envisagée au cas par cas mais devra se faire avec énormément de précautions, la présence de Covid-19 dans les ressources en EDCH n’étant à ce jour pas observée.

Ces consignes s’appliquent aussi aux installations de production et de conditionnement d’eaux rendues potables par traitements.

S’agissant de l’approvisionnement en chlore, compte tenu du fait qu’il n’est pas demandé aux personnes responsables de la production ou de la distribution d’eau d’augmenter la chloration, aucun signal amenant à penser qu’il pourrait y avoir une pénurie de chlore n’a été identifié à ce jour.

A noter que le « sur-stockage » de chlore est possible à condition que l’établissement respecte la catégorie ICPE dont il relève (déclaration, autorisation, autorisation SEVESO) et la modification des volumes stockés doit être confirmée par AP (à voir avec DRIEE et DREAL). Le changement de catégorie n’est pas possible, même en cas de circonstances exceptionnelles.

Bien qu’il ne soit pas demandé d’augmenter les niveaux de chloration, certaines PRPDE ont été amenées à le faire (pour rassurer élus et/ou abonnés), entrainant une inquiétude des centres de dialyse. Le chlore se consommant très vite en réseau, la concentration résiduelle en chlore devrait être inférieure à 0,4 mg/L (même si elle est de 0,5 mg/L en sortie de la station de production d’eau potable), ce qui ne devrait pas poser de difficultés nouvelles aux centres de dialyse.